Les archives nationales anglaises viennent de publier 41 millions de testaments sur leur portail Web, des dernières volontés allant de 1858 à nos jours et concernant riches et pauvres, rois et ouvriers, princes, princesses, bourgeois et toutes les strates sociales du pays. Et ces 41 millions de testaments, nos amis anglais ne rechignent pas à les mettre en ligne et même à faire payer les internautes pour y accéder ! Voilà une démarche qui ne laisse pas d’étonner en France, où de tels documents ne peuvent être publiés sur Internet avant un délai de 100 ans et sans être indexés avant un délai de 120 ans selon la CNIL.
Qu’importe, si vos aïeux sont britanniques ou bien y ont testés, ce lancement fait figure d’événement Outre-Manche. Il a été orchestré par le secrétaire d’État à la Justice chargée des tribunaux, Shailesh Vara qui se félicite d’y voir « une ressource fantastique non seulement pour les généalogistes, mais aussi pour toute personne ayant un intérêt pour l’histoire sociale ou les personnages célèbres » en citant les testaments de Winston Churchill, de la princesse Diana ou de Charles Dickens.
Pour y accéder, il faut se rendre sur le portail des Archives nationales britanniques où une base de données en ligne permet d’effectuer une recherche en tapant un nom de famille et une année de décès. Ce qui est intéressant dans la démarche anglaise, c’est que la consultation de l’index de la base de données est gratuite (en tous cas celle des Wills and Probate de 1858 à 1995) et qu’ensuite, si vous souhaitez accéder au document original, il s’agit de numérisation à la demande. Vous obtenez une copie électronique du testament sous 10 jours moyennant 10 livres (12,75 euros).
La consultation de ces testaments n’est bien sûr pas réservée aux seuls descendants, mais à tout historien, tout chercheur, voire tout curieux intéressé d’apprendre que Charles Dickens a demandé à être enterré sans faste, que l’économiste John Keynes souhaitait que la plupart de ses notes et de ses manuscrits non publiés soient détruits ou encore que le mathématicien Alan Turing a divisé ses biens à parts égales entre un groupe de collègues et sa mère. Le ministère de la Justice n’a pas commenté les détails des testaments de la princesses Diana, ni celui de Churchill, mais toute personne souhaitant les lire peut les commander moyennant 10 livres…