L'hospice des enfants assistés |
Écrit par Brin de Feuille | |
25-07-2008 | |
Qui n'a pas dans sa famille, un enfant abandonné, ici, nous sommes à Paris, dans celui le plus connu
En 1942, l'hospice des Enfants-Assistés prend le nom de celui qui inspira l'œuvre d'assistance à l'enfance abandonnée : Vincent de Paul.
La salle des enfants trouvés à l'hôpital Cochin (gravure du 19e siècle, Paris) http://dinosoria.com/assistance_publique.htm L'hospice des Enfants-Assistés, dénomination qui désigne par euphémisme les Enfants-Trouvés, est établi rue d'Enfer, n°100, dans les anciens bâtiments édifiés en 1655 par la générosité de Gaston duc d'Orléans, pour la congrégation des prêtres de l'Oratoire ou Oratoriens. L'église en fut bénite en 1657, sous le vocable de la Présentation au Temple. Pendant longtemps, le soin de recueillir et d'élever les malheureux enfants abandonnés, et particulièrement les nouveau-nés exposés sans défense aux injures de l'air, appartint, comme la plus touchante prérogative de la charité chrétienne, à l'évêque de Paris. Il y avait, dans la cathédrale, un bois de lit scellé dans le pavé, sur lequel, aux jours de bonnes fêtes, on exposait quelques enfants, afin d'exciter la charité du peuple ; auprès du lit on plaçait deux ou trois nourrices et un bassin pour recevoir les aumônes. Cette charité, un peu primitive, ne prévenait pas les abus ; les servantes de la dame veuve se lassaient quelquefois de soigner des enfants qui ne les intéressaient pas, s'en débarrassaient en les vendant, et l'on raconte qu'au port Saint-Landry les enfants valaient vingt sols la pièce. Les survivants allaient grossir le nombre des vagabonds, des mendiants et des voleurs. Tel était le scandaleux état de choses dont saint Vincent de Paul se fit le réformateur en fondant l'an 1638, près de la porte Saint-Victor, un hospice pour les enfants trouvés, dirigé par des dames de charité. En 1641, Louis XIII lui assura 4,000 livres de rentes, portées à 12,000 en 1644. Ils furent successivement transférés au château de Bicêtre, dans une maison près de Saint-Lazare, puis dans un vaste bâtiment au parvis Notre-Dame. En 1676, la reine Marie-Thérèse posa la première pierre, dans le faubourg Saint-Antoine, d'un hospice pour les enfants trouvés, qui devint la maison principale, ayant pour succursale celle du Parvis Notre-Dame. En 1802, le Premier Consul réunit les deux établissements et les transféra dans les bâtiments de l'Oratoire, qu'ils n'ont plus quittés. L'organisation actuelle des Enfants-Assistés admet, depuis le premier jour de leur naissance jusqu'à leur douzième année, les enfants trouvés ou abandonnés et les orphelins pauvres. Aussitôt après leur réception, ces enfants sont envoyés à la campagne, les nouveau-nés confiés à des nourrices, les plus âgés placés chez des artisans ou des cultivateurs. L'hospice reçoit aussi en dépôt les enfants des personnes admises comme malades dans les hôpitaux, ou abandonnés par suite de l'arrestation ou de la condamnation de leurs parents lorsqu'il s'agit de peines d'une courte durée. Bien que le nombre des enfants de ces dernières catégories récoltés annuellement oscille au-dessus ou au-dessous du chiffre moyen de 4,000, 542 lits suffisent à l'hospice de la rue d'Enfer, dirigé par l'administration de l'Assistance publique. L'hospice des Enfants-Assistés renferme au XIXe siècle l'ancienne direction municipale des nourrices qu'on a supprimée ; les nourrices destinées aux enfants secourus y occupent quatre cent cinquante-sept lits et quatre-vingt-cinq berceaux. La dépense annuelle de cet établissement si utile dépasse deux millions et demi de francs. Un peu plus haut, sous le n° 92, s'ouvre la grille, laissant voir un joli jardin, de l'Infirmerie Marie-Thérèse, ainsi nommée en l'honneur de la Dauphine, Mme la duchesse d'Angoulême, fille de Louis XVI, par M. et Mme de Chateaubriand, qui habitèrent cette propriété de 1826 à 1829 ; ils y créèrent, sous le nom modeste d'Infirmerie, un refuge destiné à préserver les personnes tombées d'un rang assez élevé des atteintes trop rudes de la misère. Depuis 1838, l'archevêché, qui avait la haute main sur l'Infirmerie Marie-Thérèse, a réservé les trente-deux lits qu'elle renferme pour de vieux prêtres accablés d'infirmités. L'ancienne propriété de M. et Mme de Chateaubriand a été morcelée par la charité ; tandis que l'Infirmerie occupe la plus grande partie de l'ancien jardin, la partie méridionale, qu'habitait l'auteur du Génie du Christianisme, abrite l'Institution des jeunes filles aveugles, dirigée par les sœurs de Saint-Paul, l'une des œuvres les plus intéressantes et les plus utiles de Paris. Soixante sœurs clairvoyantes y prennent soin de soixante pensionnaires, sœurs ou novices aveugles. Chaque aveugle est sous la direction matérielle et spirituelle d'une clairvoyante, qui devient non seulement sa sœur, mais sa véritable mère. La modeste chapelle, qui ne s'ouvre qu'aux jours solennels d'une prise de voile, réserve aux étrangers une travée particulière, qui n'est autre que l'ancien salon de Mme de Chateaubriand. En face des Enfants-Assistés, de hautes murailles abritent le couvent du Bon-Pasteur, administré par les Dames hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve, et qui reçoit des filles pénitentes. Les Filles du Bon-Pasteur doivent leur fondation à Marie-Madeleine de Ciz, veuve d'Adrien de Combé, qui reçut de Louis XIV en 1688 une maison rue du Cherche-Midi, confisquée sur un protestant. Cette maison, agrandie d'une acquisition mitoyenne, fut déclarée bien national en 1790 et affectée ultérieurement à la Manutention des vivres de l'armée ; elle est devenue la prison militaire de l'armée de Paris. En 1819, la ville de Paris a facilité la réorganisation du Bon-Pasteur, en lui achetant la maison de la rue d'Enfer. http://www.paris-pittoresque.com/monuments/34.htm
Initiée par saint Vincent de Paul, l'assistance aux enfants trouvés et aux orphelins est assurée sous l'Ancien Régime par plusieurs établissements hospitaliers qui fusionnent en 1838 pour prendre le nom, vers le milieu du XIXe siècle, de Service des enfants assistés, cependant que les populations enfantines secourues se diversifient (enfants " en dépôt " et, à partir de 1881, enfants " moralement abandonnés
Pour retrouver la trace d'un enfant "assisté", il faut partir de répertoires librement consultables, pour la plupart sur microfilm, qui révèlent le numéro d'immatriculation de l'enfant recherché ; elle se poursuit avec les registres chronologiques et les dossiers individuels d'admission. Elle peut encore se prolonger grâce aux documents relatifs aux placements en pension, en apprentissage ou en province (bordereaux des meneurs, dossiers individuels des agences de placement). Origine des documents : Hôpital des enfants trouvés, Assistance publique Service des enfants assistés Dates des documents : 1639 - 1914
Communicables Consultables partiellement en originaux, à la présidence de la salle de lecture, et, en partie, sur microfilms (années 1849 et 1851) Cotes : EA 35bis à 325, 366 à 443, 528 à 601, 673, 1100 à 1112, 1165, 1167 à 1195, 1230 à 1255, 2784 à 2803, 4658 à 4704, 4724 à 4797, 4868 à 4872, 4874 à 4896, 4902-4907, 4915 à 4918 et 4920 à 4922 ; 2Mi2 38 et 39 Référence de l'instrument de recherche (usuels de la salle de lecture) : I.8.1.
Dossiers individuels d'admission 1639 - 1914 (dates d'admission) Classement dans l'ordre chronologique Communicables Consultables partiellement en originaux et en partie sur microfilms (années 1859 et 1860) Cotes : EA 969 à 1076, 1197 à 1199, 1271, 2821 à 2842 ; 2Mi2 45 Référence de l'instrument de recherche (usuels de la salle de lecture) : I.8.1.
Bordereaux des meneurs 1783-1818
Envois à la campagne 1820 - 1914
Dossiers individuels de placement 1820 - 1919 (dates d'admission) sources venant du site : http://www.paris.fr/portail/ |
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Dernière mise à jour : ( 05-07-2008 ) |