Texte écrit par ma cousine Lalili des Vosges, avec son aimable autorisation… Souvenirs, souvenirs…
Minuit ! C’est enfin Noël ! ! !
Une fête de Noël,
Que je souhaite belle,
Comme le sont nos brimbelles,
Nos merveilleuses mirabelles,
Et nos p’tites hirondelles ! !
Où sont les Noël d’antan
Aux parfums changeants,
De pain d’épice et de « zan » ?
Que reste t’il des Noël d’antan,
Lorsque nous étions enfants ? …
De bons souvenirs certainement !
Le sapin coupé à l’orée de la forêt et traîné « drahaussé la basse » jusqu’à la ferme de ma Mémère,
Les branches de houx aux baies rutilantes coupées du côté de la Croix Idoux et ramenées dans une « bongeotte » avec quelques « bossottes »,
Les « trouches » de gui arrachées sur les pommiers du nonon Mimile…
Tout ça, sous la neige tombée, longtemps avant Noël… !
Dans ces années d’aprés guerre, il neigeait beaucoup !
De beaux Noël blancs avec une grosse couche de neige sur les toits et les chemins étaient tellement blancs qu’on n’en distinguait même plus les bords…
Le sapin était grand et fourni.
Le parfum de la résine se mariait à merveille avec l’odeur des petits pains d’épices que Mémère fabriquait pour décorer le sapin .
Des petits pains d’épices au bon miel de sapin de nos « mouchottes « .
Des petits pains d’épices que j’emballais tant bien que mal dans des petits papiers colorés récupérés tout au long de l’année (et les papiers colorés étaient rares et les papiers brillants encore plus d’ailleurs) !
Et pour faire du fil doré, Mémère trempait le coton gris à repriser dans le petit flacon de dorure pour les lettres de plaques de cimetière !
Et moi je restais près de la cheminée, les bras en l’air, doigts écartés avec des fils dégoulinants de peinture dorée, accrochés à chaque doigt.
Je restais là en attendant que le coton à repriser sèche en se transformant en cordonnet d’or.
Et j’étais émerveillée ! ! ! Ma Mémère était une fée qui transformait du coton gris en or ! ! !
Et je passais des heures (j’avais 3, 4 et 5 ans) pour faire un emballage cadeau à chaque petit pain d’épice ! !
Pas facile de faire le petit « flot » et pas facile de l’accrocher dans le sapin !
Mon beau sapin qui sentait bon la forêt proche et le pain d’épice !
Et la bougie aussi car je pinçais certaines branches avec des petits bougeoirs d’aluminium et dans ces petits bougeoirs je plaçais une petite bougie blanche.
Une douzaine de petits bougeoirs, pas plus car il fallait surveiller de près au moment de l’allumage !
Et les bougies plus ou moins bien bloquées dans le petit bougeoir pleuraient des larmes de cire sur le plancher ! !
Et ça sentait bon le sapin, la résine, le pain d’épice et la cire de bougie !
Mais la Mémère ne laissait pas bien longtemps les bougies allumées. Elle pinçait la mèche avec 2 doigts .
Il fallait en garder pour l’année d’aprés ! Des fois qu’on ait du mal d’en trouver à acheter ! !
Et les « fieuquet » de houx et de gui attachés aux poignées de fenêtres avec un ruban écossais vert, bleu et rouge…
Et une fois, ce fût merveilleux ! D’un coup ça sentait aussi la mandarine !
Ma première mandarine !
C’était en 1950, je crois ! L’année des cierges magiques qu’on accrochait en « redouillant » la tige métallique sur les branches du sapin !
« Que je n’aime pas ces choses nouvelles » m’avait dit la mémère, « ce sont des inventions du diable ! ! »
Mais pour faire plaisir à ses petiots, la Mémère avait « briqué » une allumette pour enflammer un cierge magique, puis un autre et encore…
L’espace d’un petit moment le sapin s’est illuminé en bruissant de mille feux ! !
Ce fût féérique ! ! !…
Elle avait raison la Mémère, c’était une invention du diable ces trucs là !
Cette année-là, le sapin de Noël des voisins s’est enflammé ! !
Assez parlé de mes souvenirs d’enfant !
JE SOUHAITE UN MERVEILLEUX NOEL A TOUS